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J'ai testé : le jeûne pendant 3 jours et demi.

3 jours et demi sans manger, seulement boire. Une expérience entre moi et moi-même. Le jeûne, un vrai défi ?

J'avais depuis quelque temps entendu, lu et vu pleins d'articles sur le jeûne et ses effets thérapeutiques. j'avais donc très envie d'essayer mais je n'avais jamais fait le pas . Certains en font 1 jour par semaine, d'autres peuvent tenir plus de deux semaines (une fois par an), mais à chaque fois il me paraissait que l'expérience était positive et s'avérer efficace pour détoxiquer son foi et apporter à son corps un temps de repos. J'ai donc attendu que la période des fêtes de fin d'année soit passé pour me lancer dans ce nouveau défi, seule chez moi à Paris.

Avant tout je tiens à préciser que je ne relate ici que ma propre expérience, et que je ne prétends être ni une spécialiste de la nutrition ou ni une médecin. Ce que je vous partage là n'est que mon point de vue personnel, pas une science exacte.

Je voulais surtout voir si j'en étais capable et j'étais curieuse de savoir si mentalement je résisterais à la tentation de manger car étant gourmande, l'idée de ne pas manger pendant 3 jours me paraissait bien ennuyant et sans intérêt. L'autre objectif : se détacher de ses habitudes pour se rendre compte de la relation que l'on a avec sa faim. Mange-t-on par habitude ? A-t-on vraiment faim en mangeant 3 fois par jour ? Apprécie-t-on mieux les aliments quand on a vraiment faim ?

La préparation :

J'avais lu qu'il était préconisé de ralentir son alimentation avant le jeûne avec une phase de "descente alimentaire":

- J-7 la viande et le poisson

- J-3 le sucre

- J-1 les céréales

Pour ma part, je n'ai pas spécialement respecté cette préparation, mais étant à la base végétarienne j'ai simplement diminué le sucre et les céréales quelques jours avant sans les arrêter totalement.

1er jour :

Mon dernier repas fut donc le samedi soir à 21h. Dimanche matin je fais comme d'habitude ma séance de yoga pendant 45min puis de la méditation pendant 15 min. Je vais ensuite au marché pour acheter des fruits et légumes que je ne mangerais qu'après mon jeûne.

Après le marché et avoir senti toutes ces bonnes odeurs je pensais que j'aurais envie de manger, mais à ma grande surprise je ne sens pas la faim. Je bois beaucoup d'eau tout au long de la journée. Il est alors 15h et je profite de ma journée pour lire, écrire, appeler une amie, bref je me repose comme un dimanche après-midi en prenant le temps de faire des choses qui me plaisent. Car c'est aussi l'effet bénéfique du jeûne : s'habituer à avoir un rythme plus lent, plus en accord avec soi-même.

Il est déjà 20h et je ne ressens pas la faim. Je pense que c'est parce que mentalement je m'étais préparée. Je fais en sorte de m'endormir tôt pour être vite au second jour.

2ème jour :

Le réveil se fait sans encombre, je sens néanmoins quelques légers vertiges quand je me lève mais rien d'alarmant. Je m'autorise du thé dans la journée pour diversifier un peu de l'eau. La matinée est assez compliquée, je me sens lasse, fatiguée et sans réelle motivation. A 11h30, la sensation est affreuse, mon corps n'a pas vraiment faim mais mon mental active l'alerte car il a l'habitude des horaires. En effet, à midi, c'est la pause déjeuner entre collègues, c'est le moment où on se retrouve pour discuter d'autre chose que du travail, c'est un moment de convivialité. Et avant même de partir en pause, on pense à ce que l'on va manger. Pour le coup, de me dire que je ne vais pas manger me mine un peu le moral. Je me demande si je vais tenir le défi car en réalité je m'ennuie.

Du coup, je préfère partir, je marche un peu pour me changer les idées et je rentre chez moi pour lire un peu.

L'après-midi se passe un peu dans le même état d'esprit, je ne me sens pas motivée, j'ai du mal à trouver l'envie de travailler, mais je tiens bon.

Arrive 16h30, et pas de chance c'est le jour de la galette des rois dans l'espace de coworking. Des frangipanes qui ont une délicieuse odeur, il y en a même au chocolat, mes préférées ! Ma gourmandise est mise à rude épreuve ! Le pire c'est que je suis chargée de les couper, sans pouvoir en croquer un bout. Le comble. Et vous savez quoi ? Et bien l'épreuve s'est révélée plus facile que je ne le pensais. Je n'ai pas craqué et je n'en avais même pas vraiment envie. Je sentais que c'était de la pure gourmandise mais que ce n'était pas de la faim, je n'en avais pas besoin. J'ai également expliqué aux gens mon défis, et d'en parler, m'a d'autant plus motivée à ne pas craquer.

Mon humeur s'est du coup améliorée et j'ai fini sans encombre la journée. Le soir je me suis rapidement mise au lit pour éviter la tentation du diner. J'ai simplement bu un bouillon de chou vert filtré pour me sentir mieux.

3ème jour :

Dur réveil. Je me lève et là je sens les vertiges qui me prennent. Mon corps est ultra chaud, j'ai des frissons, des courbatures et je vois flou. Je me rassois, souffle un coup, me dit que c'est normal et que ça va passer. C'est à priori ce que l'on appelle la phase "d'acidose", c'est lorsque l’organisme n’a plus de sucre, le foie fabrique un autre carburant avec les lipides : les corps cétoniques. À cause de ce changement de mode d’alimentation, le taux d’acidité dans le sang augmente et tout ce changement métabolique peut générer des maux de tête, des nausées etc. Sauf que je dois aller au travail alors je m'autorise un verre de citron pressé avant de partir pour m'aider un peu. Je me sens toujours très fébrile, un peu à l'ouest, j'oublie par exemple de fermer mon tube de dentifrice et je confonds le verre avec le bol.

Cette sensation a duré jusqu'à 10H environ puis il y a eu un changement. Un peu comme quand on sort d'une maladie, on se sent léger, et en forme.

A partir de ce moment là, j'avais le sourire, j'étais de très bonne humeur et j'ai même terminé des dossiers sur lesquels je procrastinais depuis un moment. Du coup, je suis plein d'entrain et le reste de la journée se passe sans encombre, je ne pense plus au jeûne. J'ai du mal à y croire ! Je comprends enfin les témoignages que j'avais lu où les personnes expliquaient l'effet euphorisant et thérapeutique du jeûne.

La dernière étape à passer est la séance de yoga du soir. Je me demande si, là tout de même, mon corps ne va pas faire un malaise.

De nouveau, je suis agréablement étonnée car je suis en pleine forme, je n'ai aucun tournis, et je fais les postures avec facilité.

Fin du jeûne :

Nous sommes mercredi, 4ème jour que j'entame sans avoir mangé.

Je me suis préparé un repas léger pour casser le jeûne: brocoli, carotte. Arrive le moment du repas, je me sens tellement bien et je n'ai absolument pas faim que je suis presque déçue de devoir arrêter maintenant. J'ai beaucoup de mal à manger, je n'arriverais d'ailleurs pas à finir ce repas pourtant ultra light. Je préfère ne pas me forcer, ces trois jours m'auront justement appris à mieux écouter ma faim.

D'ailleurs dans l'après-midi j'ai une envie de sucré, je m'écoute et prendrais plaisir à savourer un granola.

Dans les jours qui ont suivi, j'ai repris petit à petit mon appétit habituel, sans encombre.

Bilan physique

Physiquement il y a eu quelques petits effets désagréables avant d'arriver à la phase d'acidose. Je me souviens avoir serré les dents le premier jour, avoir de l'acidité dans la bouche le deuxième jour et des vertiges le troisième jour. A côté des effets positifs qui ont suivi la période "difficile", je me dis que ça en valait la peine car mon corps se portait très bien. Ce fut un nettoyage express efficace qui entraine ensuite une phase de bien-être et d'énergie.

Bilan mental

J'ai compris que notre mental nous influence au quotidien sans que nous y prêtions attention, or de savoir s'en détacher nous permet de trouver une liberté dans nos actions, très appréciable. Je n'étais plus focus sur la question de savoir ce que j'allais manger le midi. J'ai pu profiter de ce temps là pour me balader, prendre l'air ou finir des tâches en cours. Le seul inconvénient c'est que socialement on s'exclue un peu car on ne mange pas avec les autres.

Conseils pour ceux qui seraient intéressés ou pour un prochain jeûne :

- préférer le faire en vacances à la campagne plutôt qu'au travail dans un milieu urbain car on peut se balader et profiter du jeûne pour s'aérer l'esprit, sans le stress du travail et de la ville

- En parler autour de soi, ça aide à trouver de la motivation dans ce que l'on fait. Si on peut le faire à plusieurs c'est encore mieux pour se soutenir.

- ne pas baisser les bras au moindre vertige car ce n'est pas de l'hypoglycémie mais l'effet normal du jeûne.

- faire de la méditation pour se connecter à son corps et à ses sensations et retrouver une sérénité d'esprit face à la tension que peut générer la faim.

Et vous ? Avez-vous déjà testé le jeûne ? Qu'en avez-vous pensé ?


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